Art Textile

azertyuiop

MATIÈRE / Le tissu est constitué de fibres et de cellules, il se décline par strates, en deux aspects : d’abord par l’épiderme, qui définit nos origines. Puis par une seconde peau, qui nous habille, nous protège comme un nécessaire de vie, où chacun en fait usage selon ses valeurs et les normes sociales et culturelles environnantes. Du lange au linceul.
Le blanc est un spectre solaire et représente symboliquement la pureté et le sacré de manière universelle et ancestrale. Il fait référence à des rites de passage, à un cycle de vie, tout comme le tissu. En Occident, les pièces de tissu blanc sont entassées dans les greniers, un patrimoine appartenant aux siècles derniers et suscitant des pensées passéistes. Mais la qualité du tissage et de la broderie résistent au temps et révèlent des traces singulières. Selon l’entretien de ces pièces, le camaïeu blanc apparaît de façon exceptionnel. Chacune d’entre elles est marquée par les corps et les initiales des usagers. Ces tissus transpirent d’histoires et de mémoires endormies.

©cendresdelort

Résidence Usine utopik – France

Écriture, collectage de tissus anciens, sérigraphie, pliage et confection.

LANGAGE DU FIL / Écriture polyglotte

Se laisser traverser par le tissu blanc pour accueillir des fragments de pensées, comme une parole inaudible. Les attraper et les saisir par une écriture intuitive puis tactile : Le braille
Traduire aussi tous ces mots dans plusieurs langues, habillées de graphies différentes.

Résidence Région Zerhaoun – Maroc

Étude des coutumes et des traditions du textile. Initiation à l’arabe littéraire, échange et
collaboration sur la broderie du point braille.
Traduction arabophone des premiers carnets de travail.
©cendresdelort

Et puis, au commencement de ces recherches, absorber le choc des attentats de Charlie Hebdo, partir en suivant pour une résidence en Afrique du Nord, accompagné de mon compagnon marocain. Deux cultures entachées d’immondicité dans notre mémoire collective et nos vies respectives. Chercher à les retisser d’humanité, avec délicatesse dans un temps non défini. Enfin, créer deux collections : Épitaphes – Anamnésis 

Collection Épitaphes

Elles se présentent comme un hymne littéraire évoquant la solitude, le recueillement et l’inexorable, à travers les écritures latine, braille et arabe. Elles s’inscrivent sur des objets d’usage quotidien, le coussin.

©cendresdelort

Une série de 12 coussins / 12 prénoms arabophones choisis, traduits en français puis brodés en braille .
Une série de 4 coussins, avec un texte sur le sommeil brodé en braille.

Collection Anamnésis

Collecter des draps blancs usagés et bâtir un mur à partir d’une accumulation de plis et de replis. Une liste de mots traduite en latin, arabe, cyrillique, hébraïque, asiatique, projetée sur ce mur.

©Luc Marie

Construction d’un mur (longueur 2,40m, hauteur 1,70m, largeur 0,30m) à partir d’un collectage de draps (200 pièces). Ouverture de l’atelier au public, avec la collaboration de Guillaume Gherrak, vidéaste.